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Quest-ce la quête de soi?
5 à 7 Philo du dimanche 29 octobre 2017 : 20 participants
Qu’est-ce que la quête de soi ?
Introduction par Anne
Analyse de la question
Quête : Action de chercher (à trouver, à découvrir). Cela vient donc de soi, c’est une démarche active.
Action de quêter: recueillir, demander de l’argent. C’est plutôt passif, on attend quelque chose des autres.
Soi : Nom masculin invariable. (Je précise : avec une majuscule, ce qui exclut tout égocentrisme). Je n’en ai que le sens philosophique. Chez Hegel, sujet en tant qu’il a acquis une effectivité en revenant en lui-même à partir de son expression comme objet (c’est-à-dire comme moi). Chez Nietzsche, instance régulatrice de l’organisme, qui est le sujet authentique dans un individu.
En psychologie sociale, le soi est défini comme un ensemble d'informations sur un individu, auquel cet individu peut avoir accès ainsi que les mécanismes intrapersonnels et interpersonnels qui gèrent cette information d'un point de vue cognitif, émotionnel, comportemental et social. La connaissance de soi comme telle comprend deux dimensions soit le concept de soi et l'estime de soi.
Le concept de soi est l'ensemble des connaissances qu'un individu possède à propos de lui-même (image de soi) ainsi que les émotions qui l'accompagnent (estime de soi).
Pour Jung, le Soi désigne l’entièreté psychique qui distingue une personne au-delà de ce qu’elle perçoit d’abord.
Introduction au débat
Quand on tape « quête de soi » sur internet, on trouve quantité de sites de développement personnel et de thérapies diverses, qui sont peut-être aussi un côté commercial de l’affaire, et d’ autre part des sites de religions, philosophies, ou spiritualités athées ou sans croyances.
En quête. On partirait donc à la recherche de quelque chose qui serait perdu ? Ou dont on aurait eu connaissance et que l’on voudrait trouver ? On partirait à la quête de Soi, pour mieux se connaître ? Pour trouver un sens à sa vie ? Nous sommes bien, me semble-t-il dans le domaine de la philosophie.
Débat
Monique : Puisqu’on est dans un café philosophique, on peut commencer par le côté philosophique c'est-à-dire par la devise sur le temple de Delphes qui est « Connais-toi toi-même ». Donc la quête de soi est de se connaitre soi-même pour mieux aussi comprendre les autres. Tous les philosophes grecs avaient cette devise en eux c’était, on peut dire, la base de leurs recherches.
Jacques L. : Je pense que le sujet est très vaste, dans un premier temps la quête de soi c’est peut-être, en effet, la quête de la connaissance de nous-mêmes, mais tu l’as dis il y a des sites de développement personnel, de spiritualité, je pense que ça va plus loin que ça, je pense que la quête de soi, ça peut être aussi la quête du bonheur personnel dans cette vie qui est difficile ; ça peut être aussi la quête de notre identité, ce qui rejoint la connaissance de soi ; mais ça peut être aussi la recherche du sens qu’on va donner à sa vie, parce que on peut essayer quand on est adulte et qu’on a une certaine maturité de donner un sens à sa vie.
Pierre F. : Quand on parle de quête de soi c’est comme s’il y avait quelque chose qui était perdu, c’est cette part de nous qui est perdue qu’on recherche. Ça rejoint l’idée d’inconscient. Il y aurait donc en nous-mêmes quelque chose qui ne pourrait plus se développer librement, c’est vrai que lorsqu’on parle de développement personnel l’idée en est de tenter de lever ces barrières, ces murs en soi qui nous privent de cette quête du bonheur dont tu parles, de la joie. Pour moi dans l’idée de « connais-toi toi-même » c’est quelque chose de tout à fait fondamental, parce que sinon on pourrait avoir le désir de comparer les êtres que nous sommes à la société dans laquelle on est. Il y aurait certainement des parallèles et si la société n’est pas trop encourageante, l’être que nous sommes devra aller chercher en lui les encouragements pour trouver l’être qu’il est avec sa différence.
Mireille : Je ne ressens pas du tout la quête de soi comme la recherche de quelque chose de perdu. C’est la recherche de la réponse à la question « Qui suis-je », parce qu’en fait si on observe grandir un enfant on voit qu’il se découvre au fur et à mesure qu’il grandit. Nous nous découvrons au fur et à mesure que nous avançons dans la vie. Alors on peut s’arrêter à ce que les autres pensent de nous. Je ne sais plus qui a dit qu’en fait nous étions trois personnes : «celle que je crois être, celle que les autres pensent que je suis et celle que je suis vraiment. ». En fait la quête de soi est la recherche de qui on est vraiment au-delà de notre éducation, de ce qui est du ressors de notre milieu social etc... Cette connaissance de soi je ne crois pas qu’on l’a perdue ; soit on l’a toujours eu dans notre inconscient et on cherche à la révéler, soit on la découvre au fur et à mesure de notre vie et c’est peut-être là le but de notre existence. Je n’aime pas cette idée de perte de quelque chose.
Monique : Moi non plus je ne pense pas que ce soit une perte parce que une quête c’est une aspiration à découvrir quelque chose. L’envie de se connaitre est très importante parce que ça détermine la façon dont on va se comporter, comment on va accueillir ce qui nous arrive, ça me semble vital.
Anne : Je nuancerai simplement, il me semble que ça dépend des gens. Il y en a qui peuvent effectivement ressentir ce sentiment de perte et d’autres pas.
Jacques L. : S’agissant de la perte, je pense qu’on n’a pas forcement perdu quelque chose, mais dans cette société où il y a de plus en plus de chômage, de plus en plus de divorces, on peut, effectivement, se sentir perdu, on peut ressentir une certaine insécurité. Les stages de développement personnel peuvent nous aider à nous retrouver, à nous sécuriser.
Pierre M : Socrate avait drôlement anticipé les problèmes actuels quand il a écrit cette devise au fronton du temple. Il y a deux points que je voudrais approfondir un peu. Pour le premier, les intervenants précédents ont déjà apporté des éléments de réponse, c’est : quel est l’utilité, quel est l’intérêt de se connaitre soi-même ? D’après les interventions sur ce sujet il y a des approches différentes. Quel est l’intérêt de se connaitre soi-même, sachant que l’on peut dire que connaitre les autres est quand même plus intéressant que connaitre sa petite personne ? Le deuxième point est : comment éviter l’écueil ou la connotation du nombrilisme, du narcissisme dans cette quête de soi ? Ce sont ces deux points que je vais essayer d’approfondir avec vous.
Philippe C. : Je voudrais reprendre ce qui est dit là, parce qu’il y a une question importante dans la notion de « quête de soi » c’est : que cherche-t-on ? On cherche comment récupérer une liberté personnelle par rapport à nos attachements. Je pense que cette quête est essentiellement faite pour pouvoir se libérer d’un certain nombre d’attachements ; attachements sociaux, attachements familiaux, culturels, religieux etc. Je me réfère à Spinoza qui est un de ceux qui a le mieux parlé de cette quête et en a montré l’exemple. Faisant partie d’une famille juive avec un nombre de règles extrêmement important, il a à un moment donné rejeté tout ça pour essayer de se trouver lui et essayer de montrer qu’on pouvait cheminer dans la vie en dehors de toutes ces attachements qui sont parfois très contraignants. La quête de soi est en fait une recherche de liberté sans oublier que Spinoza le faisait à travers le regard des autres, comme l’ont fait des philosophes modernes comme Sartre. On ne peut pas se séparer, s’exclure des autres.
Janie : Je rebondis sur ce que dit Philippe, j’ai l’impression que la quête de soi vient quand à un moment de sa vie on se retrouve un peu seul face à nous-mêmes, après un deuil ou une rupture par exemple, c’est aussi avec l’âge. Ce qui me choque un peu ce sont tous ces médias qui veulent s’approprier notre soi en proposant toute une liste de choses sur la recherche de soi.
Mireille : Ce n’est pas qu’avec l’âge que vient cette quête de soi, dans la clientèle des thérapeutes il y a beaucoup d’adolescents. Cette quête est plus forte à l’adolescence et ensuite après 50 ans, entre les deux les gens sont généralement pris par le tourbillon de la vie et du quotidien : les enfants, le travail etc. Les adolescents cherchent le chemin, les quinquagénaires cherchent à faire leur bilan.
Pierre F. : J’ai du mal m’exprimer parce que quand je parle de perte, ça veut dire que je sens qu’il y a quelque chose de moi-même que je peux rattraper, récuperer, qui est perdu dans le sens que je ne savais même pas que c’était en moi. D’un autre côté c’est vrai qu’on ne fait pas la quête de soi sans raison et que dans l’idée que tu as exprimée aussi, il y a cette recherche de liberté. La liberté en ce sens que je me libère si je diminue les attachements mais aussi la peur. Je ne pense pas que cette quête soit de se priver du contact avec les autres ou d’aller vers eux, au contraire. Plus on sera libre dans son expression par rapport à l’autre, plus on aura une parole juste et authentique, plus on sera en mesure de dialoguer véritablement avec l’autre.
Monique : Je crois qu’il faut justement bien se connaitre pour avoir ce contact avec les autres, pour les connaitre, les comprendre aussi.
Pierre M : Avant que le mot soit passé, Philippe a parlé d’attachements, je trouve que ce terme est intéressant parce qu’il regroupe toutes sortes de facettes, de choses qu’il serait difficile d’exprimer avec ce seul mot. Je voudrais m’adresser aux philosophes confirmés pour savoir si ce mot « attachement » est un terme utilisé couramment dans ce contexte philosophique ou si c’est un chouette terme que vous avez utilisé Philippe.
Philippe C. : Oui c’est un mot que l’on retrouve fréquemment dans les textes.
Anne : A propos des relations avec les autres, je vais vous lire une pensée de Marc Aurèle qui semble contenir pas mal de choses à ce sujet en donnant ce conseil « « Ne consume pas le peu qui te reste de vie en des pensées qui ne concernent que les autres, à moins que ce que tu fais ne se rapporte à l’intérêt commun ; car alors tu manques à un autre devoir […] qui est de cultiver le principe directeur que tu portes en toi. » Il me semble que cette notion de « fil directeur » est quelque chose qu’on retrouve beaucoup chez les philosophes grecs, comme chez les modernes. C’est quelque chose que l’on recherche dans la quête de soi ou qu’on découvre. C’est un principe, quelque chose qui est en soi qu’on a déjà ressenti ou qu’on va découvrir.
Jacques L. : On a parlé de cette notion de liberté, je pense qu’elle existe dans la quête de soi, mais à mon avis il n’y a pas que ça, la liberté on va l’exploiter pour essayer quand même de mieux connaitre sa personnalité, de trouver un sens à sa vie, un fil directeur pour pouvoir perfectionner sa relation avec les autres de façon à ce qu’elle soit des plus pacifique. Alors il y a cette notion de perfectibilité, il y a cette notion de s’engager vers quelque chose qui pourrait nous transcender plutôt que de se contenter de vivre simplement parce qu’on respire.
Janie : Je ne suis pas entièrement d’accord, je pense aux ermites qui vivent seul, qui font abstraction de tout autre être humain. Je pense qu’ils sont très courageux parce qu’ils sont seuls face à eux-mêmes. Je pense qu’ils ne se cherchent pas mais qu’ils se sont trouvés.
Jacques : Il faut distinguer les gens qui croient en Dieu des autres. Parce que pour les gens qui croient en Lui le sens de leur vie c’est Dieu. Ils ne sont pas vraiment seuls.
Philippe C. : Je pense qu’en fait on en revient à la question : que fait-on quand on est en quête de soi ? On cherche essentiellement le bonheur. Tout est là, qu’est-ce que c’est le bonheur pour moi ? C’est là que la quête commence. Est-ce que le bonheur pour moi est compatible avec ma relation avec les autres et ma place dans la société parmi les autres ? C’est là que le chemin va devenir beaucoup plus compliqué parce qu’il va déboucher sur des tas d’objets qui vont nous arrêter, nous immobiliser un moment avant de continuer à progresser, à trouver le chemin qui nous conduit vers le bonheur. Je pense que tout individu a le désir de trouver le bonheur. On en revient à Epicure.
Mireille : Ce que tu dis est vrai mais il n’y a pas que le bonheur, il y a aussi la recherche de la compréhension de la vie, de la nature, de ce qui nous entoure. Sans tomber dans la religion il y a la recherche d’une certaine spiritualité. Qu’elle est ma place dans l’univers ? Qu’est-ce que j’ai à y faire ? Pourquoi suis-je née, pourquoi vais-je mourir ? Toutes ces questions sont comprises dans la quête de soi. Il n’y a pas que la recherche du bonheur, mais aussi celle de la Vérité.
Philippe C. : Ça en fait partie. Quand je crois trouver la réponse à mes questions j’éprouve du plaisir.
Mireille : Je pose une autre question : la quête des réponses à mes questions, comme la quête de moi ne sont-elles pas des quêtes infinies ?
Anne : Je voudrais vous lire quelque chose d’un petit peu long que j’ai trouvé dans un Philo-Magazine. C’est de Pierre Hadot qui est un philosophe spécialiste de la pensée antique grecque. Il dit « La pensée grecque est le lieu où l’on apprend à vivre » et il met en lumière les « exercices spirituels » des philosophes antiques par exemple le « regard d’en haut », la « concentration sur le présent », la « perspective universelle », exercices dont le but est de transformer le soi en modifiant son regard sur le monde. Pierre Hadot dit que sa première expérience philosophique, celle qui lui a fait prendre conscience de lui-même et qui a dominé toute sa vie, c’est faite face au ciel étoilé. Il a éprouvé, je le cite, « Le sentiment brut de mon existence. En même temps, j’avais l’impression de ressentir mon appartenance au monde, mon immersion dans le Tout du monde, depuis le plus petit brin d’herbe jusqu’aux étoiles. ». Et là il rejoint énormément ce qu’a écrit le philosophe indien Rabindranath Tagore en disant : « Les exercices spirituels ne sont pas une simple technique ou une recette, mais plutôt la recherche d’une disposition, d’une attitude. Au fond, c’est l’usage de la liberté au service de la vie elle-même ». Pour lui l’exercice spirituel « est un exercice de l’intelligence, de la volonté ou de l’imagination qui est destiné à changer soit notre rapport au monde, soit notre manière de vivre, notre conduite. Une pratique volontaire et personnelle destinée à opérer une transformation du moi. Concrètement, il s’agit de se concentrer sur le présent, de pratiquer le regard d’en haut (se regarder ou regarder une situation comme si on était dans le ciel) ou de sortir de soi… pour atteindre une disposition spirituelle (profiter davantage du monde ou s’en détacher). » . On est très proche de certains aphorismes qu’on trouve dans le yoga : « à son plus haut niveau de la conscience l’être libère de tout désir ». Je pourrais dire d’une façon un peu lapidaire « je n’ai plus de désir donc je suis ». Pierre Hadot met bien l’accent sur une démarche spirituelle, mais qui n’a rien à voir avec le côté religieux, et qui est ouverte à tout le monde. Sa rencontre se fait là avec le ciel et c’est assez souvent ainsi que ça se passe : le départ de quête de soi avec ce sentiment d’appartenir à l’univers.
Marie Christine : Je suis tout à fait d’accord avec Philippe que ce soit ce sentiment océanique d’universalité ou la recherche de la connaissance du monde, ça va toujours dans le sens d’un « comment mieux vivre », donc quand même toujours vers « je m’améliore », comme tu dis Anne « je vais changer ce que je suis dans mon rapport au monde » pour me sentir mieux, donc vers une recherche du bonheur. Ça me semble être le socle de la quête de soi.
Anne : C’est peut-être une recherche de bonheur ou la découverte d’un endroit en soi où il y a ce bonheur qui est peut-être quelque chose de ponctuel, ou pas, et qu’on peut retrouver. Qu’on le connaisse, qu’on y réfléchisse c’est une sorte de refuge qui ne nous coupe pas des autres mais qui permet de se ressourcer et d’être mieux.
Philippe C. : C’est pour ça que le terme de « paix » tu l’as utilisé à juste titre.
Pierre M : Le bonheur je ne le vois pas comme un jardin, aussi chouette soit-il, où il suffise de pousser la porte pour se sentir bien. Dans ce que tu disais tout à l’heure, Philippe, il y a dans la vie des moments où on est confronté à des situations, aux autres. Il y a des situations heureuses, d’autres plutôt neutres mais aussi des situations de confrontation ou d’échec. La quête de soi est peut-être savoir se positionner par rapport à ces évènements. Je pense qu’il faut bien se connaitre pour analyser correctement telle ou telle situation qui a procuré du bonheur, qui a procuré des difficultés. Le bonheur est-ce que ce n’est pas le fait d’être conscient de se positionner ? C’est quelque chose de très global, ce n’est ni un jardin, ni une musique particulière, ni une personne qui nous l’apportent, c’est un ensemble de situations qui nous parlent où on sait se positionner. C’est beaucoup plus satisfaisant de comprendre que de simplement se sentir mieux. Et pour comprendre l’univers qui nous entoure, il me parait fondamental de se connaitre, c’est dans se sens là une quête du bonheur.
Philippe C. : Je reprends sur le bonheur, je parle du bonheur tel qu’Epicure le voit, c'est-à-dire obtenir l’ataraxie ce moment où il n’y a ni désir, ni envie, il y a la paix ; la paix intérieure qui peut tout à fait être dans la spiritualité ou autre, c’est obtenir ce moment, entre guillemets, d’extase c'est-à-dire d’ataraxie où rien ne se passe. Donc, tu te retrouves dans des situations conflictuelles, oui mais elles ne te touchent pas, c’est ça le bonheur, c’est arriver à être complètement en paix avec soi même et avec les autres
Monique : C’est arriver à la plénitude.
Pierre F. : Je voudrais revenir sur le fait, dont tu as parlé, de se positionner. Je pense qu’il est, effectivement, essentiel d’être dans une position et non pas des positions. Je ne sais pas si je parlerais de bonheur mais je pourrais parler de choix. Il faudrait déjà s’accorder sur le fait qu’il y a dans l’être quelque chose d’intangible, quelque chose de structuré, d’organisé, c’est se que j’appelle le « soi ». Il y a après les attachements, les empêchements etc., qui nous privent de nous rejoindre. Cette position est, pour moi, fondamentale, je ne sais pas si elle peut m’apporter la paix parce qu’il y a des moments où je ne suis pas en paix, mais je suis dans la joie d’être authentique. Ce n’est pas tout à fait la même chose. Tout à l’heure ce qui a été dit m’a fais penser à Rousseau à savoir que si on était débarrassé de tous ces enfermements que crée la société, que crée la famille etc., on serait authentique, bon, généreux, en fait en paix.
Anne : Pour aller dans le sens de ce que dit Pierre, j’ai encore quelque chose d’un petit long à vous lire. Rabindranath Tagore dit : « A l’un des pôles de mon existence, je ne fais qu’un avec les cailloux et les branches des arbres, Là je dois me soumettre au joug de la loi universelle. C’est là, au fond, que se trouve la base même de ma vie. Et sa force vient de ce qu’elle est étroitement enserrée dans l’ensemble du monde…..Mais à l’autre pôle de mon existence, je suis distinct de tout le reste. Là, j’ai rompu les barrières de l’égalité et je me trouve seul, en tant qu’individu. J’y suis absolument unique, j’y suis moi, je suis incomparable….Nous sommes intégralement ruinés si l’on nous prive de cette individualité, la seule chose que nous puissions considérer comme nous appartenant en propre. Et si elle se perd, c’est aussi une perte pour le monde entier. Elle est particulièrement précieuse parce qu’elle n’est pas universelle. »
Pierre F. : Oui ; on est dans une sorte de paradoxe du tout et du rien. On est le tout et l’unique.
Monique : La quête de soi concerne bien l’unique personne que nous sommes, mais, pour se connaitre soi même nous avons aussi besoin des autres, du regard des autres, de la façon dont ils nous voient, nous ressentent. Je pense que la connaissance de soi passe aussi par les autres. Ce n’est pas du nombrilisme de se connaitre soi-même. Il ne s’agit pas de se répandre, comme actuellement sur les réseaux sociaux, mais de comprendre pourquoi je me ressens d’une certaine façon et l’autre différemment.
Jacques L. : Effectivement, une pratique excessive du nombrilisme est déplorable dans la mesure où on va glorifier son « moi », mais si on a certaines valeurs et qu’on veut être respecté on peut quand même avoir un minimum de nombrilisme. Je reviendrais à ce que tu as dit, Mireille, s’agissant du sens à donner à sa vie, je pense que tout être humain un jour se pose la question « est-ce que la vie a un sens ? ». Si on répond par la négative, comme ça a été mon cas, je dirai alors qu’il faut, dans le cadre d’un principe directeur, essayer de lui donner un sens. Ça fait partie d’une quête de soi, une quête de connaissance, quête de personnalité, pour mieux se positionner par rapport aux évènements qui, hélas, ne sont pas si joyeux que ça dans notre société qui est très dure. Il faut se positionner, maitriser les évènements pour peut-être accéder à un bonheur qui n’est pas à portée de la main. Il faut aussi essayer de s’engager, ne pas rester passif. Donc je verrais la quête de soi plutôt comme une recherche passive.
Pierre M : Ton propos me fait penser au niveau du comportement à une constatation qui s’est avérée de plus en plus réelle au fur et à mesure des années qui passent. C'est-à-dire qu’on ne connait bien quelque chose que lorsqu’on sait la nommer. C’est facile pour les tables, les chaises, les verres, mais pour les sentiments, pour les choses immatérielles, les nommer c’est autrement plus difficile. Donc la quête de soi est-ce que ça peut être aussi nommé, est ce que c’est être conscient de qui on est mais de façon concrète, exprimée par des mots ? Peut-on formaliser cette connaissance, non pas par des sentiments, des impressions, de façon floue : « je suis comme ci, je suis comme ça » ; ça c’est facile mais mettre des mots dessus et notamment les écrire ? Arriver à coucher les mots sur le papier, nommer les choses, là la quête de soi prend tout son sens.
Anne : Oui, ça me plait bien ce que tu dis, parce que j’ai noté Charles Juliet qui est un philosophe, écrivain, poète, qui écrit son journal presque au jour le jour depuis très longtemps, il y note ses petites réflexions. Le fait de noter, effectivement, ça oblige à trouver les mots justes et aussi à avoir un peu de recul. A la lecture on voit apparaitre sa personne. Il dit « Je me connais comme ça »
J’en profite pour vous lire un passage que j’avais noté où il parle du sens de la vie : « « Connais-toi toi-même » ont gravé les Grecs sur le temple d’Apollon, à Delphes. C’est uniquement de cela dont il s’agit. La vérité dont nous avons faim n’est autre que cette connaissance de nous-mêmes qu’il nous faut acquérir. Elle n’est pas à chercher hors de nous, dans une quelconque philosophie ou une quelconque religion. Elle apparait quand nous parvenons à être lucide sur nous-mêmes, à exister par nous-mêmes, à penser par nous-mêmes, et lorsque nous lui avons donné une assise ferme, elle détermine notre manière de penser et de vivre….C’est elle qui donne un sens à une vie. ». Effectivement le fait d’écrire pour soi, pas dans la perspective que quelqu’un d’autre le lise, ça permet d’être vraiment authentique, honnête avec soi-même.
Marie Christine : A partir du très beau texte de Tagore, ce qu’il y a de clair c’est l’histoire d’une posture. C’est très important cette distance que tu vas mettre, qui te permet de ne pas être fusionnel avec les autres, ni rejetant, une distance qui te permets d’avoir un autre regard sur le monde. En même temps, cette posture n’est pas toujours tenable parce qu’on est des êtres d’émotions, de sentiments. Savoir mettre cette distance me semble faire partie de la connaissance de soi. Comment arriver à mettre à distance les autres dans son cercle intime ? Et puis l’ataraxie comment y arriver ? Devenir une pierre, un arbre, on ne le sera jamais parce que, quand même, ce qui me gêne dans le détachement de certains bouddhistes c’est qu’ils mettent tellement tout à distance pour trouver un sentiment de plénitude qu’en fait on reste vulnérable quoi qu’on dise.
Jacques L. : Je vais rebondir sur le mot « détachement », je lui préfère le mot « positionnement » que tu as dis, ou le mot « lucidité » qui apparait dans ce que tu as lu. Etre lucide ce n’est effectivement pas facile. Pierre tout à l’heure était sensible à la question de la manipulation ; essayer d’être lucide me semble plus important que de se détacher des évènements et des autres. Je préfère la recherche d’une certaine lucidité qui s’oppose au déni.
Monique : La connaissance de soi, pour moi, n’est pas un détachement, ni une distance vis-à-vis des autres, au contraire, on cherche à se comprendre pour comprendre les autres
Marie Christine : La distance dont je parle ce n’est pas mettre les autres à distance, c’est trouver la bonne distance pour être en empathie tout en restant distinct de l’autre.
Pierre M : Le terme « distance » n’est peut être pas approprié, je comprends que tu dis qu’il faut se positionner de façon à ne pas être entrainé par le troupeau et pouvoir en être distinct et interagir avec les autres.
Marie Christine : Oui, cette distance dont je parle est celle qui te permet de ne pas être absorbé par l’autre et éviter la manipulation et la dépendance affective.
Pierre F. : Tout à l’heure, Monique, tu as dis « vivre avec les autres c’est fondamental, que l’autre a un regard sur toi-même »…
Monique : J’ai dis que la connaissance de soi passait aussi par la façon dont les autres te perçoivent.
Pierre F. : C’est exactement ça. Je dirais, en la circonstance, qu’on soit distinct c’est bien de le savoir, que ça permet de dire que la valeur de la parole de l’autre n’est pas à mettre en doute pas plus que la nôtre. Il y a déjà cette capacité de l’accueil de la parole de l’autre qu’on aurait dans la quête de soi parce que ça va nous aider à nous connaitre. Je dirais que la conséquence de l’accueil de la parole de l’autre, quand elle est redoutable, ça arrive, comme on le dit il faut se mettre à distance parce que « qu’est-ce qu’on en fait de cette parole ? » J’ai été confronté récemment à la question de l’amour du travail bien fait. J’ai l’impression que c’est quelque chose de constitutif de moi, l’amour du travail bien fait. Et quand je rencontre quelqu’un qui veut aller vite, qui pour ça arriverait à bâcler son travail, « qu’est-ce que je fais de ça ? ». Je suis allé jusqu’à recommencer dans son dos un travail qui était mal fait. On voit bien que l’accueil de la parole de l’autre va nous chercher, là, dans les lieux difficiles à regarder. Et donc, à ce moment là, pour ne pas sombrer dans la violence devant l’insupportable, c’est de prendre de la distance et se demander « Où est-ce que ça vient me toucher ? Qu’est-ce que ça dit de moi ? ». Dans le cas cité je n’ai pas trouvé de réponse, mais pour ne pas souffrir trop de ce rapport là, il vaut mieux mettre de la distance. Ce n’est pas simple.
Monique : Le rapport aux autres n’est pas simple mais, sans mettre ni distance, ni détachement, on peut très bien ne pas non plus être influencé avec le respect de ce que l’autre peut penser et être aussi dans sa différence. Ça c’est la vie en commun. C’est bien de voir comment les autres vous respectent et vous voient ; c’est un dialogue permanent avec les autres.
Mireille : Je voudrais revenir sur ce que tu as dis au début sur le fait que lorsqu’on tape « quête de soi » sur Internet on trouve plein de sites de techniques de connaissance de soi. On peut se demander « Pourquoi ? ». Ce n’est ni commercial, ni un effet de mode, même si certains le font dans ce sens. La quête de soi aujourd’hui est un besoin qui c’est généralisé du fait que contrairement aux générations précédentes qui ne se posaient pas la question, nous ne sommes plus comme elles tenus par la religion, par la famille qui s’est éclatée, par la vie communautaire de village qui a fait place à la vie citadine des grandes villes. Les générations qui nous ont précédés avaient beaucoup moins que nous ce sentiment de solitude qu’on peut avoir. Je dirais presque que c’est depuis 68 qu’on a coupé avec ses racines, ces repères, pour trouver sa propre liberté comme tu le disais, Philippe. Ce manque de repères est pour certains insupportable, d’où ce besoin de suivre des cours, d’accéder à des méthodes pour trouver en eux cette liberté, ce bonheur. Dans la quête de soi il y a à la fois le besoin de se comprendre mais aussi de se retrouver. C’est plus dû à un sentiment d’être perdu dans la société que d’avoir perdu quelque chose de nous. Alors il est vrai que ça laisse la place au charlatanisme, à l’intéressement financier de certains coachs.
Philippe C. : Je pense que c’est plus ce qu’on en fait, car ça toujours existé. On parlait des philosophes grecs : c’était pareil, ils recherchaient exactement les mêmes choses que nous. Ils le faisaient d’une manière différente, par la parole ; ils recherchaient quels sont les mots qui pouvaient toucher les autres et être touchés par les autres. C’est comme ça que le vocabulaire a évolué.
Mireille : Je pense, quand même, que dans les générations avant nous la plupart des gens ne se posaient pas la question, ils suivaient le groupe. Il y a eu une évolution de la société qui est allée vers de plus en plus d’individualisation ce qui amène de plus en plus de gens à se poser la question du « soi ».
Philippe C. : C’est plus la dispersion et l’extension de l’information qui touche beaucoup plus de gens qu’autrefois. La question de la quête de soi elle a toujours existé, pour chaque individu, à partir du moment où les individus se sont vus individus. Ils ne se posaient pas la question quand ils étaient citoyens ; par exemple, cette notion de citoyenneté primait sur l’individu.
Mireille : C’est ce que je dis, la majorité des gens ne se posaient pas la question car ils ne se ressentaient pas comme individu mais comme faisant partie intégrante du groupe. On a eu l’occasion dans parler dans de précédentes rencontres.
Anne : Par rapport à la diffusion de l’information, ça me fait penser à ce qu’on entend en ce moment. Dans l’antiquité il n’y avait pas beaucoup d’individus qui avaient accès à la parole des philosophes. Avec l’anniversaire de la réforme de Luther, on explique qu’elle s’est répandue comme une trainée de poudre, en particulier parce qu’elle a coïncidé avec l’invention de l’imprimerie de Gutenberg. Alors aujourd’hui il y a Internet qui diffuse de façon planétaire les informations, ce qui fait que tout le monde y a accès.
Jacques L. : Les sociétés ont évolué, elles ne sont plus les mêmes. Je comprends que l’homme soit perdu, d’abord la durée de vie est beaucoup plus longue que chez les grecs, l’adolescence en 2017 peut durer jusqu’à 30 ans, si on fait de longues études et qu’on n’arrive pas à trouver du travail. Si on rentre à la SNCF on va y travailler 25 ans et on sera à la retraite de 55 ans jusqu’à 90 ans. Alors c’est vrai qu’on a beaucoup plus de temps pour se poser des questions sur la quête de la vie. Et je ne parle pas des problèmes de chômage, en 68 il y avait 150 000 chômeurs, en 75 quand j’ai fini mes études il y en avait 300 000. Il y a aussi les familles éclatées, alors qu’avant les gens se mariaient, c’était le patriarcat, et on avait le même époux, la même épouse toute sa vie, alors que maintenant…
Anne : tu nous fais un peu dérailler là.
Marie Christine : Les gens peuvent se répandre dans les réseaux sociaux, c’est toujours la même recherche, ils veulent aimer, être aimés, être reconnus, il n’y a rien de changé là-dessus. Alors, bien sûr c’est plus visible, on a une société où l’information circule par les média, mais les réels besoins et désirs sont les mêmes, que ce soient des jeunes ou des moins jeunes ; vous allez dans une maison de retraite c’est encore la même chose : ils veulent partager, ils veulent exister. Les sociétés changent mais les hommes restent sur la même recherche.
Anne : Pour revenir sur ce qu’à dit Mireille, le philosophe Alexandre Lacroix a écrit un livre intéressant qui s’appelle « Comment vivre lorsqu’on ne croit en rien ? ». Il me semble qu’il parle de la quête de Soi, lorsqu’il dit du bonheur qu’il n’est ni seulement physique, ni seulement intellectuel, « il serait une « sensation morale » [...] Ce serait la suppression momentanée de l’écart entre la pensée et la vie. […] Des moments d’unité et de plénitude, comme une structure invisible cachée sous l’enchaînement concret et rugueux des jours. ». Je crois que la plupart des philosophes disent la même chose chacun à leur façon.
Pierre M : Ce n’est plus l’ataraxie ça.
Anne : Quel philosophe, quel sage vit en permanence en ataraxie ? A propos de l’altruisme, le philosophe américain Abraham Maslow parle du dépassement de soi, il a élaboré un modèle connu sous le nom de « Pyramide des besoins » où il décrit une hiérarchie des besoins humains. Dans les 3 dernières années de sa vie, il a défendu l'existence d'un besoin supplémentaire n'impliquant plus le besoin d'accomplissement de soi (pour lequel l'individu travaille à actualiser son propre potentiel), mais un niveau de dépassement de soi qu’il appelle "self-transcendance" qui implique de mettre de côté ses propres besoins, au bénéfice de service à autrui ou à d'autres causes, extérieures à soi.
Marie Christine : Après il ne faut pas en faire trop non plus. J’ai vu un documentaire, vraiment extraordinaire, sur la madone des migrants mais dont les enfants se plaignaient de ne plus avoir de maman. Je veux dire qu’on peut faire ça de façon compulsive aussi. C’est aussi ça la distance dont je parlais.
Pierre F. : Je reste sur deux questions. Philippe, tu as parlé de l’attachement, c’est quoi ? Est-ce quelque chose dont on a besoin ? On a parlé aussi de la paix amenée par l’imprimerie et aujourd’hui de l’informatique d’aujourd’hui, de l’arrivée d’un monde virtuel, on peut dire « ah, c’est formidable tout le monde a pu chercher la connaissance ». Ça m’interroge parce que je me dis « Quand on parle de l’imprimerie ou de l’informatique, est-ce que c’est bien ça dont il s’agit ? », car on peut être dans un mouvement d’idée, d’adhésion sans savoir pour autant qui on est. Ça revient à l’idée que plus de progrès, plus de liberté, plus de ceci ou de cela, est-ce nécessaire ? Je pense que de tout temps, puisqu’il y avait la mort, il y avait inévitablement la recherche, la quête de soi.
Pierre M : Dans cette évolution qui résulte des expériences personnelles, la quête de soi se fait à travers son vécu. Imaginez un médecin à qui on a appris l’anatomie, toutes les techniques, les sciences bien connues, bien précises, bien maitrisées : « quand vous avez tel problème, la solution c’est ça, tel médicaments etc. ». Dans l’expérience de la vie, ce brave médecin qui a vu passer beaucoup de patients, qui a analysé des cas plus ou moins complexes, il s’est fait une idée, il s’est positionné par rapport à ce qu’on lui a enseigné, à ce que l’ordre des médecins au dessus lui impose. Je crois que les premiers termes du serment d’Hippocrate sont « tu ne nuiras pas…
Philippe C. : « Primum non nocere »
Pierre : C’est beaucoup mieux dit comme ça. Donc, par rapport à cet attachement très fort qui est le début d’une vie de médecin, le fait de se rendre compte qu’il a pu faire du mal, parce qu’il a suivi ces enseignements, parce que les médicaments qu’il a prescrits ont eu des effets secondaires etc. Je pense que c’est une expérience très forte de la quête de soi, c’est à dire apprendre à se positionner par rapport à un cadre donné et à l’attachement à celui-ci. La connaissance acquise par l’expérience et la connaissance de soi, la conscience qu’on en a, amènent au détachement.
Jacques L. : Je n’ai pas la même idée sur le mot attachement, notamment dans le contexte dont parle Pierre. Je verrais plutôt le mot attachement comme des passions. Je ne me souviens plus quel philosophe a dit « L’homme n’est jamais libre, il est prisonnier de ses passions. ». Il doit donc s’en détacher pour arriver à une plénitude, à l’ataraxie.
Philippe C. : Le mot « attachement » n’est pas bon. Pierre, tu as cité le serment. Le problème est : le respect du serment ou le non respect. Chez les médecins c’est un serment fort qui ressemble un peu à celui que dans la mythologie on appelle le « serment sur le Styx », tu ne peux pas y échapper, c’est irrévocable. Ça n’a rien à voir avec la notion d’attachement.
Pierre M : Je pensais que le terme attachement était un terme global pour désigner la tradition, la culture, les coutumes, tout ce qui régit la vie en société, et donc tout un carcan, une masse d’informations qu’on a reçu quand on veut devenir médecin ; si ce n’est pas un attachement…
Philippe C. : Non, ce n’est pas un attachement c’est un enseignement. En plus, à mon époque, quand on faisait des études de médecine on te disait « la médecine n’est pas une science exacte, elle est basée sur l’art », cela donne une liberté extrêmement grande. Et tout le travail du médecin est d’être dans cet art et non pas dans une science qui enferme. Quand tu parle d’attachement tu décris l’enfermement, la contrainte.
Fermeture du débat par Anne
Il semble que la quête de Soi est le lien qui relie les philosophies depuis l’antiquité à travers le monde. C’est une démarche philosophique qui permet de trouver la force d’être un soi qui coïncide avec Soi. Il me semble que tous parlent de méditations. Au pluriel, car comme le dit Pierre Hadot, les formes en sont extrêmement variées.
Poème lu par Anne
De Rainer Maria Rilke (Vergers):
Souvent au-devant de nous
L’âme-oiseau s’élance ;
C’est un ciel plus doux
Qui déjà la balance,
Pendant que nous marchons
Sous des nuées épaisses.
Tout en peinant, profitons
De son ardente adresse.
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La question choisie à mains levées, sera: « Que signifie respecter autrui ?»
Le thème choisi pour janvier est « Le bonheur ». Préparez vos questions.
Mireille PL
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